L'actuel Président de la République de Géorgie : Edouard Chevardnadze
 
Une longue carrière au sein de l'appareil du Parti Communiste :

Edouard Chevardnadze est né à Mamati (village situé dans la région de Lanchkhuti) le 25 janvier 1928.

Fils d'instituteur. Marié, deux enfants et des petits-enfants. Sa femme Nanuli est journaliste. Sa fille, Manana, est directrice des studios de télévision et de cinéma de Géorgie. Son fils, Paata, est chef d'une mission de l'UNESCO.

Etudes à l'école du Parti du Comité Central du Parti communiste de Géorgie, diplômé en 1951. Diplômé de l'Institut Pédagogique de Kutaisi en 1959.

Il rejoint le Parti Communiste d'Union Soviétique en 1948. Il travaille pour le Parti de 1946 à 1956.

Il devient :

- Second Secrétaire en 1946, puis Premier Secrétaire de Komsomol en Géorgie de 1957 à 1961 ;

- Premier Secrétaire du comité du district de Mtskheta en Géorgie de 1961 à 1963 ;

- Premier Secrétaire du Comité du Part du district de Pervomaisky à Tbilissi ;

- Premier Secrétaire d'Etat, chargé du Maintien de l'Ordre Public de la RSS de Géorgie de 1964 à 1965 ;

- Ministre du Maintien de l'Ordre Public de la RSS de Géorgie de 1965 à 1968, puis Ministre de l'Intérieur de Géorgie de 1968 à 1972 ; il se distingue par ses efforts de lutte contre la corruption et par certains succès dans le domaine économique ;

- Premier Secrétaire du Comité Central du Parti Communiste de Géorgie de 1972 à 1985 ;

- membre du Comité Central du Parti Communiste d'URSS en 1976 ;

- membre suppléant du Politburo en 1978 ;

- membre du Politburo de 1985 jusqu'à sa démission en 1990.

Juste après sa nomination au Politburo, le Secrétaire Général du PCUS, Mikhaïl Gorbatchev, le nomme Ministre des Affaires Etrangères, en remplacement d'Andreï Gromyko. Il restera à ce poste de 1985 à sa démission en 1990. Sous son ministère, les Affaires Etrangères d'Union Soviétique prennent un cap totalement nouveau : retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan en 1988-1989, accords internationaux sur le désarmement, collaboration avec les Etats-Unis, abandon de la "doctrine Brejnev" et accord de principe donné à la réunification allemande. E. Chevardnadze est persuadé de la nécessité de "désidéologiser" la politique étrangère de l'Union Soviétique. Cette vision de la politique lui vaut des attaques répétées de la part des élites conservatrices au pouvoir en URSS.

Il démissionne du Politburo et de son ministère en invoquant les problèmes intérieurs et en particulier le risque de dérive rapide du régime vers la dictature. 

Membre du Conseil Présidentiel de l'URSS en 1990.

Ayant démissionné du Parti Communiste d'URSS le 4 juillet 1991, il fonde et préside le Mouvement pour une Réforme Démocratique.

Il est de nouveau Ministre des Affaires Etrangères d'Union Soviétique en novembre-décembre 1991, juste avant l'éclatement de l'URSS.

 

Elu en 1995 :

Rentré en Géorgie devenue indépendante en mars 1992, il y devient membre du Conseil d'Etat.

Le 11 novembre 1994 il est élu Président du Parlement, poste auquel il était l'unique candidat.

A la tête de l'Etat, il doit faire face à la fois aux partisans de l'ancien Président Zviad Gamsakhourdia, aux séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, et aux Russes s'ingérant dans le conflit géorgien ; il apaise les tensions avec la Russie en donnant son accord à l'entrée de la Géorgie dans la CEI et en signant avec la Russie un Traité de collaboration militaire et économique en février 1994.

Il est élu le 5 novembre 1995 Président de Géorgie.

Les relations du président Chevardnadze avec le puissant voisin russe sont complexes. La campagne tchétchène, lancée aux portes de la Géorgie, renforce les pressions du Kremlin sur la Géorgie dont le président passe pour la «bête noire» des militaires russes. Le traditionnel soutien occidental, et en particulier américain, dont bénéficie ce dernier, ne se traduit pas pour autant en aide militaire directe, capable de dissuader Moscou de procéder à des tirs épisodiques en territoire géorgien.

Par ailleurs, le chef de l'Etat a toujours fort à faire avec ses propres minorités. Il échappe ainsi à une spectaculaire tentative d'assassinat en plein Tbilissi le 9 février 1998. Les auteurs de l'attentat n'ont pas été clairement identifiés (un groupe tchétchène l'a revendiqué mais il pourrait s'agir de séparatistes abkhazes).

Le président Chevardnadze marque cependant des points en 1999, ne serait-ce qu'avec la victoire de son parti, l'Union des citoyens, aux élections législatives anticipées du 31 octobre. Le principal perdant est le parti d'Aslan Abachidze, allié de Moscou, tout-puissant dans la petite république autonome d'Adjarie, riche du contrôle absolu qu'il exerce sur le commerce avec la Turquie.

 

Réélu en 2000 :

Le Président sortant a été réélu, à une forte majorité, dès le premier tour, le 9 avril 2000, pour un second mandat de cinq ans.

Lors de son intervention au Conseil du Partenariat Euro-Atlantique en novembre 2002, le Président géorgien a officiellement annoncé son intention de voir son pays devenir membre de l’OTAN. Chevardnadze reconnaît cependant que les standards exigés pour cette admission ne sont pas encore en place dans le pays. L’OTAN a annoncé que des plans d’actions seraient adoptés individuellement pour les pays désireux d’intégrer l’Organisation. Des spécialistes devraient donc arrivaient en Géorgie pour aider à la réalisation d’un plan, qui comprend la résolution du conflit abkhaze.

Fin de règne :

Très contesté, le président Chevardnadze, a décidé de ne pas se représenter en 2004. Son parti, l'Union des citoyens, est en pleine déconfiture (2 % aux élections municipales, et pas un seul représentant dans la capitale). L'opposition, cependant, a du mal à s'unir et se fédère autour d'un seul thème : la corruption - ce thème qui, précisément, avait jadis permis la montée en puissance politique de Chevardnadze.

La situation économique du pays est des plus précaires, malgré des progrès enregistrés dans certains secteurs (construction, services). La corruption et l'instabilité freinent les investissements étrangers. La faible collecte des impôts, ainsi que la lenteur des réformes structurelles, ont entraîné le gel des crédits de la Banque mondiale. Certes les autorités géorgiennes mettent beaucoup d'espoir dans l'augmentation des capacités de l'oléoduc Bakou-Soupsa, et dans la construction de celui reliant Bakou et Ceyhan, qui a débuté en novembre 2002. Mais la population, victime du chômage et de coupures fréquentes d'électricité, est profondément désabusée. 995 000 personnes ont quitté le pays depuis 1991 !

Le président Chevardnadze est-il responsable de cette situation difficile ? En fait, la Géorgie, reste engluée dans deux difficultés qui dépassent ses dirigeants quels qu'ils soient et plombent tant l'économie que le moral de la population : il s'agit d'une part du problème russo-tchétchène, qui déborde sur les pays limitrophes, et des affirmations de souveraineté de plusieurs minorités en Géorgie même. Edouard Chevardnadze a longtemps agité devant les Russes l'épouvantail de l'adhésion à l'Otan, jouant à fond la carte des Etats-Unis dans la région. Mais, alors qu'arrivaient deux cents instructeurs militaires américains, il a dû céder aux pressions de Moscou, qui le menaçait d'intervenir dans le cadre de la lutte anti-terroriste, en raison de la présence de combattants tchétchènes dans les gorges de la Kodori. Suite à des opérations de police, ces dernières seraient désormais sous contrôle et une surveillance conjointe russo-géorgienne a été mise en place aux frontières avec la Tchétchénie. Par ailleurs, les positions des dirigeants des deux républiques sécessionnistes géorgiennes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, se sont radicalisées, avec toujours en arrière-plan le soutien que leur apporte la Russie et leur tentation de devenir membres associés de la Fédération russe.

 

Site officiel du Président :  www.presidpress.gov.ge

 

Sources : Press-office of the President of Georgia ; Slownik Politykow XX Wieku, Wydawnictwo Poznanskie, 1996 ; Human Rights Internet ; Le Fureteur de l'info (www.ibelgique.ifrance.com/Fureteur/ ) ; NouvelObs ; BDIC (Bibliothèque de documentation internationale contemporaine) ; La documentation Française / Courrier des Pays de l'Est.

Dernière actualisation : 30 août 2003, 20h30.